Ramon Lopez. Jazz Drumer & Artist

Ramon Lopez

40 SPRINGS IN PARIS

ROG-0140
label
  • 1. The Sound of Heart and Medals (2:21)
  • 2. The Son and Grandson (4:13)
  • 3. Three Bags (3:12)
  • 4. The Invisible Hands (3:36)
  • 5. Alphabet of Roots (2:44)
  • 6. The Sun that Awakens the Mountains (5:04)
  • 7. The Moon and the Nightingale (4:43)
  • 8. Climbing (8:33)
  • 9. Mirages and Wonders (4:48)
  • 10. Sixty-five Tolbiac Street (3:43)

PRESS NOTES

LINER NOTES « 40 SPRINGS IN PARIS » RogueArt ROG-0140
2025

L'évocation d'une pulsation cardiaque nous accueille au seuil de cette succession de pièces qui s'assument comme une somme, un bilan (certes encore provisoire) du vécu artistique des quarante années écoulées depuis le jour où le musicien Ramon Lopez a décidé de quitter sa ville natale d'Alicante pour rejoindre un des centres européens actifs du jazz : Paris.
Cette émigration, vécue comme une aventure sans trop de garde-fous, trouva progressivement sa justification comme Ramon intégra le jazz parisien.
A une fiabilité et souplesse rythmiques conformes à ce qu'on pouvait attendre d'un excellent « batteur de jazz » , une dose de fantaisie ajoutait une dimension inattendue. L'irruption de l'irrationnel poétique, lové dans le geste fonctionnel.
Je ne sais plus comment nous avons été mis en relation l'un avec l'autre, mais nous avons vécu des séances de travail improvisées en duo : contrebasse et batterie.
Lorsque j'ai obtenu la direction de l'Orchestre National de Jazz (1997 - 2000), j'étais divisé, pour le choix du batteur, entre l'impeccable François Laizeau (déjà membre d'un l'ONJ précédent) et Ramon. Mon choix fut finalement de ne pas en faire et cet attelage, à vue de nez improbable, fut aussi léger, efficace que fécond.
Depuis...eh bien Ramon a tracé sa route. L'émigrant espagnol de 1985, acclimaté dans un premier temps à la scène parisienne, a intégré un réseau au niveau européen, associé avec des personnalités comme le contrebassiste Barry Guy ou Joachim Kühn...
La remarquable surprise du jeu de Ramon est qu'il est à la fois tout à fait à même de faire « tourner » une rythmique dans un idiome de jazz moderne « mainstream » (sans qu'on puisse dire pour autant qu'il est disciple de Philly Joe, Elvin ou Roy, dont il n'ignore nullement la grandeur), que de s'ébattre dans les contextes les plus ouverts de la musique improvisée européenne. De tout cela, une très abondante discographie témoigne.
Cet enregistrement a été réalisé spontanément en deux heures dans un studio de Barcelone au lendemain d'une séance en trio.
S'il peut s'apparenter à un saut dans le vide, dans une pratique musicale ou l'interaction collective est la règle d'or, le geste du solo peut être aussi l'expression d'une synthèse d'expériences artistiques qui se succèdent et se répondent comme autant d'accomplissements.
Tout un monde vibrant, habité par des sonorités, familières puis étranges, des cadences qui semblent s'installer puis se dissolvent, nous entraînent en des couleurs mouvantes, voyageant d'un frôlement des peaux à de cinglantes frappes métalliques.
Ces pièces créées dans l'instant, mais en regard d'un parcours ouvert à tous les vents, se déploient dans un espace ouvert de liberté, riche de tant d'expériences partagées et toujours en partance pour une aventure bienvenue.

Didier Levallet, Contrebassiste, compositeur, directeur musical de l’Orchestre National de Jazz (ONJ 1997 - 2000).

THE NEW YORK CITY JAZZ RECORDS
May 2025 - Issue 277

An amazing solo album, the culmination of a rich career alongside some of the greatest.
40 years after leaving Spain, Ramon Lopez settles in Paris to expand his geographical and musical horizons.
While his main influences are Max Roach and Tony Williams, he has of course developed a unique approach to drumming, the fruit of many rich encounters, here in the USA, in Europe as well as in India and North Africa.
While a solo recording can seem like a leap into the void in a musical practice where collective interaction is the golden rule, in this case it’s more the expression of a synthesis of artistic experiences that follow and respond to each other like so many accomplishments.


JULY 2025 - ISSUE 279 - RECOMMENDED NEW RELEASES


ALLABOUTJAZZ
June 17, 2025

To say that Spanish-born Ramón López is an in-demand drummer would be an understatement. His recent collaborators span a wide spectrum of creative music, including Satoko Fujii, Natsuki Tamura, Ivo Perelman, Barry Guy, Agusti Fernandez and Angelica Sanchez—and that list reaches well beyond the realms of jazz and free improvisation. López has performed in intimate ensembles and large jazz orchestras, and his deep study of both flamenco and Indian classical music adds rich dimensions to his artistry.
This solo outing is not his first—Eleven Drums Songs (Leo, 1998) and Drums Solo II: Swinging With Doors (Leo, 2007) precede it. But 40 Springs in Paris may be his most immediate and visceral. Recorded spontaneously during a two-hour session in May 2024 in Barcelona, the performance captures López in full flight. Known for his fondness for eclectic percussion instruments, here he primarily focuses on the drum kit, with occasional forays into tabla.
What sets López apart is his complete embodiment of rhythm. He does not just play the beat—he becomes it. His kick drum delivers seismic thuds that hit squarely in the chest, while his cymbals crackle and shimmer like sparks in a fire. His brushwork dances with precision and flair, transforming the kit into a pyrotechnic display of dynamic expression.
This recording affirms Ramón López not just as a master percussionist, but as a sonic storyteller, one whose language is rhythm, and whose message is both electrifying and deeply human.

Mark Corroto

Bestofjazz (.org)
Releases May 5, 2025

40 Springs in Paris is a magnificent solo album. There is a sense of total sincerity in the playing, with Ramon Lopez finding that precious space where his performance reveals its depth, precision, and experience, yet always simply and gently. Through the rhythms and sounds Lopez explores, he engages us passionately across these 10 pieces.

SQUIDCO
MAY 13, 2025

Celebrating four decades of artistic evolution, Spanish-born, Paris-based drummer Ramon Lopez presents a spontaneous solo performance recorded in just two hours, merging the rhythmic inventiveness of jazz with poetic intuition, drawing on global influences from India, North Africa, and beyond in a deeply personal synthesis of gesture, memory, and improvisational mastery.

JAZZ MAGAZINE
N° 781 - Mai 2025

Avec « 40 Springs in Paris » (Rogue Art) Ramon Lopez célèbre ses quatre décennies passées au service du jazz en explorant à sa manière, pas moins singulière, d’autres contrées percussive, fort d’un jeu flamboyant et volubile, riche en nuances et en contrastes, haut en couleurs et habité par une sorte de tension fiévreuse qui capte l’attention de l’auditeur sans jamais le perdre en route. Là aussi, l’art du storytelling est honoré à fleur de peau.

Fred Goaty. Directeur de la rédaction & rédacteur en chef Jazz Magazine.

CITIZEN JAZZ
29 Juin 2025

Figure familière et incontournable du jazz et des musiques improvisées européennes, Ramón López a fait de la batterie le moyen le plus sûr d’aller à la rencontre de l’autre. Le nombre de collaborations, dans tous les contextes - principalement les plus aventureux - qui jalonnent sa riche discographie le prouve avec pertinence. Amoureux des musiques, celles qu’on écoute et celles qu’on joue, c’est pourtant à intervalles ponctuels mais réguliers qu’il ressent le besoin de se retrouver seul derrière son instrument pour un dialogue avec lui-même, quoique entouré de la présence de celles et ceux avec qui il a un jour entretenu un échange.
Voici donc un troisième disque (Eleven Drum Songs en 1998, Drums solo II, Swinging With Doors, en 2007 sont parus chez Leo Records) qui sort cette fois chez Rogue Art et permet d’entendre avec clarté l’entièreté du jeu de Lopez.
De son set de batterie d’abord. Complété par un tabla et un cajón, l’intégralité des éléments sont parfaitement distincts grâce à une prise de son soignée, mais également par un jeu qui évite la juxtaposition brouillonne et privilégie la clarté du propos. Le batteur joue effectivement avec beaucoup de justesse et de parcimonie. Caisse claire, charley, cymbales, toms constituent la palette de couleurs qu’il utilise pour construire un discours limpide qui s’écoule avec facilité.
Ainsi ne s’agit-il pas de faire de cette pratique solitaire un vulgaire exercice pulsatile mais bien de jouer avec le temps. Par un toucher qui utilise les degrés de l’intensité, du piano au forte, un jeu sur les contrastes de timbres, les associations inattendues, on se retrouve dans une dimension physique et sensuelle qui flatte l’oreille et l’emporte dans une histoire. Sans se charger du poids de l’harmonie, même si tout cela chante, l’auditeur est emporté dans une suite d’effets, de perspectives et de vitesse qui agissent sur la surface sensible de ses oreilles comme autant de points d’acupuncture et canalisent les énergies qui le traversent.
Pour tout dire, le titre 40 Springs in Paris qui marque le temps passé en France par Ramón López ne peut que nous réjouir : après les printemps viendront les étés.

Nicolas Dourlhès

JAZZIN
6 JUIN 2025

40 Springs in Paris, ça sonne comme un bon standard de jazz ou une jolie production hollywoodienne. Il fallait bien cela pour fêter les quarante années parisiennes de Ramon Lopez. Parti d’Alicante, il aura donc conquis Paris et frayé avec quelques grandes figures de l’improvisation européennes (Christine Wodrascka, Joaquim Kühn, Agusti Fernandez, Barry Guy et tellement d’autres).
Pour la troisième fois sur CD et pour fêter l’événement le voici, de nouveau, en solo. On retrouve le percutant que l’on aime : fluidité, générosité du jeu, réverbération des peux et métaux, virtuosité non démonstrative. Mais plutôt qu’une longue suite, Lopez opte pour de moyens épisodes où il se plait à donner la parole (cymbales ici, caisse claire ailleurs) à ses ustensiles avec cette résonnance et cette énergie qui lui sont propres. Mais ce choix n’oublie pas l’instantané ou la surprise d’une tension soudaine.
Le rebond est toujours de la partie. Ecoutez Three Bags et le début de Climbing et ses toms bondissants. Et écoutez tout le reste : tablas et drums en fins dialogues, balais fureteurs, jeu à main nues…
J’ai beau scruter (jalousie de batteur) rien à jeter. La clarté et l’excellence donc.

Luc Bouquet

Robert Latxague
16 Juin 2025

Questions. 1. Que peut-il se passer dans la tête d’un musicien pour composer ex nihilo un pareil tableau de formes abstraites imprégnées de musique concrète ? 2. Par quels circuits de circonvolutions méningées de telles impulsions virales vitales peuvent-elles faire jaillir ces mille couleurs pour offrir in fine un univers pareillement contrasté ? Certes Ramon Lopez outre les baguettes manie également pinceau et palette. Avant tout le musicien alicantino (né à Alicante, arrivé voici 40 ans maintenant sur le pavé de Paris)) n’est pas un batteur comme les autres. Ou plutôt figure plus qu’un batteur de jazz. Davantage qu’un percussionniste répertorié parmi d’autres. Ce « 40 springs in Paris », photosynthèse musicale singulière et plurielle shootée au présent témoigne de son art unique de créateur prolixe de sons en tous genres. Dessins sonores tracés de tambours du monde, de cymbales (Climbing), de peaux, de métal, de bois, de frappes, de roulements, de caresses, de touchers, de voix; voire toutes autres matières modulables (re)bondissantes. Générateur inspiré d’un monde sonorisé luminescent, polyrythmique, ombré d’une poésie tournoyante des graves jusqu’aux aigües ( Sixty five Tolbiac street) « On veut de nouveaux sons, de nouveaux sons, de nouveaux sons, on veut des consonnes sans voyelles, des consonnes qui pèsent sourdement, imitez le son de la toupie… » clamait judicieusement Apollinaire en son temps.
Ramon Lopez dans son travail ose, cherche, s’engage jusque dans son coeur de chauffe de la matière sonore ( The Sound of heart ans metals ) Dans l’abstraction à main nue ou au bout du bout de baguettes bois pur ( The invisibkle hands ) comme dans la concrétisation -coup de gong, résonance de tablas, écho de dôme de cymbale- il pense ses constructions, improvise ses drôles d’architectures. Quarante années de pratique dans un jazz sans cesse revendiqué libre -son compagnonnage auprès de pianistes sans concessions type Agusti Fernandez ou Joachim Kuhn en témoigne- qualifie son inspiration. Ses aspirations en légitime ambition sous le sceau du duende magnifié par Federico Garcia Lorca dans son ouvrage Jeu et Théorie «…parce que les plus fins connaisseurs l’écoutaient, ils ne voulaient pas de forme mais la moelle des formes, de la musique qui réduit les corps à ce qu’il faut pour rester en suspens… »
De par son sens permanent du défi, à Paris, en Andalousie ou ailleurs l’écoute attentive des jeux de Ramon Lopez, du temps paraît pouvoir suspendre le vol.

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