Ramon Lopez. Jazz Drumer & Artist

CHRISTINE WOODRASCKA · RAMON LOPEZ

Aux Portes du Matin · LIVE AT INSTANTS CHAVIRÉS

2001 Leo Records CD LR 318
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  • 1. Aux Portes Du Matin
  • 2. Ils Jouent
  • 3. La Nuit, Un Demon
  • 4. Elle Se Demande Si...
  • 5. Fuis!
  • 6. Mirages?
  • 7. Il Sait Mal Ce Qu'est La Liberte
  • 8. L'heure De La Danse

PRESS NOTES

GÉRARD ROUY
mars 2001

Rares sont les intrépides dans le jazz à oser rompre le triangle magique, notamment en se passant de ce pivot harmonique essentiel qu'est la contrebasse et de toute la kyrielle de vagues et de résonances qu'elle suscite dans le trio. Pourtant, il existe plusieurs exemples de l'association piano-percussion dans l'histoire récente, parmi ces aventureux on pense à Misha Mengelberg et Han Bennink, à Alex Schlippenbach et Sven Åke Johansson, à Fred Van Hove et Ivo Vander Borght, à Irène Schweizer et Pierre Favre, et puis bien sûr aux diverses rencontres (sur étiquette FMP) de Cecil Taylor avec Tony Oxley, Paul Lovens, Louis Moholo ou Gunter Sommer. Enregistrées en concert aux Instants Chavirés à Montreuil, les « Portes du Matin » de Christine Wodrascka et Ramon Lopez s´ouvrent sur une journée radieuse et témoignent de la richesse et de la diversité d'intentions qui animent ses protagonistes.
Dieu seul (qui qu'elle soit) sait pourquoi, le piano est l'un des (trop) rares instruments dans le jazz sur lequel de superbes musiciennes ont illustré leur talent : Marian McPartland, Mary Lou Williams, Irène Schweizer, Sophia Domancich, Marilyn Crispell, Sophie Agnel... A partir de solides études classiques, Christine Wodrascka se passionne très vite pour l'improvisation, se produisant avec quelques unes de ses figures tutélaires (Dennis Charles, Fred Frith, Joëlle Léandre...) en s'imposant par sa rigueur, sa justesse et son sens de la démesure. « J'ai envie d'adapter le piano à mon goût, déclare-t-elle. Quand je joue, je pense à d'autres instruments comme les percussions, le clavecin, le saxophone, un orchestre même... ». Aujourd'hui, elle se produit en solo, au sein du « Trio Krizda » (avec Isabelle Duthoit et Gunda Gottschalk), du « Pianokwartet » (avec Fred Van Hove, Eddy Loozen, Christian Leroy), du « Quartet Amour » (avec Alex Grillo, Hélène Labarrière, Didier Petit), mais aussi en duo avec la pianiste Sophie Agnel, avec le contrebassiste Yves Romain et avec le batteur-percussionniste Ramon Lopez. Installé à Paris en 1985 où il s'inscrit à l´IACP, ce dernier se produit avec la fine fleur du jazz « créatif » (Denis Colin, l'Orchestre national de jazz de Didier Levallet, l'ensemble Lousadzak de Claude Tchamitchian) tout en s'enflammant peu à peu pour l'improvisation libre, jouant aux cotés de Charles Gayle, Ivo Perelman, Hans Koch ou Ernst Reijseger. Après un superbe album de batterie seule qui fait swinguer la jazzosphère en 1998 (« Eleven Drums Songs », Leo Lab CD 044), il décide de monter son propre quartette, avec Daunik Lazro, Thierry Madiot et Paul Rogers, basé sur des évocations brûlantes des chants de la guerre d'Espagne (« Songs Of The Spanish War », Leo Records CD LR 299).
Ensemble, Christine Wodrascka et Ramon Lopez inventent avec souplesse et générosité de fascinants paysages tour à tour traversés d´une sombre et puissante énergie ou d´une mystérieuse intériorité. Dans leur univers poétique, le percuteur et le mélodiste ne sont pas (le plus souvent) celui ou celle que l´on croit. Entre les caisses, toms et fûts aux peaux soigneusement accordées et la foisonnante frénésie des cymbales de l'un, l´autre insinue la plénitude d´une syntaxe épanouie et libre sur le clavier et à l'intérieur de l'instrument, ainsi que l'expressivité de petites cellules percussives rythmées par une fougue et une sensibilité exceptionnelles. Et tous deux réinventent sans cesse une dialectique subtile sur le fil du rasoir.

JAZZMAN Nº 74 Novembre 2001 (France)
SYLVAIN SICLIER

Piano-percussion, une formule duelle essentiellement explorée par les improvisateurs européens. La radieuse pianiste Christine Wodrascka et le tout aussi radieux batteur Ramon Lopez sont aux Instants chavirés, un soir de Novembre 2000. Gestes doux pour mieux annoncer les énergies. Evolution des doigts sur les cordes du piano, frappes des mains sur les cymbales ou les peaux, Christine Wodrascka et Ramon Lopez établissent un lien organique et sensuel avec leurs instruments respectifs. L'improvisation libre, comme le bop ou le jazz-rock a fini par s'épuiser dans ses redites. Elle est ici la traduction d'une nécessité de jouer ensemble, porteuse d'amitié et d'écoute. Pour profiter pleinement de cette relation, on conseillera aux auditeurs d'ecouter Aux Portes Du Matin au casque. Ils profiteront ainsi au mieux de la prise de son "naturelle" de Jacques Laville.

IMPROJAZZ Nº 78 Septembre 2001 (France)
LUC BOUQUET

Cette première rencontre du duo Christine Wodrascka - Ramon Lopez naît de l'évidence même. D'un coté une pianiste au jeu orchestral soutenu (qui plus est familière du duo), improvisatrice et compositrice sensible, somptueuse architecte de textures sonores saisies dans l'instant ; de l'autre un batteur - percussionniste, audacieux constructeur - déconstructeur des tempos les plus fous, ayant choisi les terres à risque de la libre improvisation aux côtés de quelque francs-tireurs du genre (Charles Gayle, Ivo Perelman). En commun une vibration continue, l'art des résonances consommées et une implication jamais remise en doute. Ici les deux musiciens savent éviter le trop-plein et varier les intensités. Choix des timbres et des couleurs, sur un canevas-scénario minimal se déroule l'impro; tendue à l'extrême (il sait mal ce qu'est la liberté), offerte aux espaces errants (aux portes du matin), porteuse de respirations fondatrices (mirages), on est saisi par tant de profondeur et d'écoute réciproque. A n'en point douter, l'une des rencontres les plus passionnantes du moment.

KEYBOARDS Nº 159 Novembre 2001 (France)
FRANCK MEDIONI

Après des études classiques, la pianiste Christine Wodrascka s'intéresse à l'improvisation, jouant avec bon nombre d'improvisateurs dont Joelle Léandre, Fred Frith et Fred Van Hove. L'année dernière, elle signait le beau disque "Le Péripatéticien" en duo avec le contrebassiste Yves Romain. Quant au batteur Ramon Lopez, il a multiplié les expériences musicales, croisant sur sa route quelques-uns des musiciens les plus irréductibles, de Daunik Lazro à Charles Gayle en pasant par Denis Colin, Claude Tchamitchian et Didier Levallet (l'Orchestre National de Jazz). Le duo piano/batterie Christine Wodrascka/Ramon Lopez, plutôt atypique, à la fois percussif et mélodique, se lance dans les fulgurances et autres jubilations de l'improvisation, in situ, aux Instants Chavirés, le lieu où se vivent les musiques inespérées. Ils façonnent des paysages sonores pour le moins inouis, empruntant chemins de traverse et autres sentiers lumineux. Ce duo rare est placé sous le signe d'un profond partage musical, ce qui, tout compte fait, n'est pas si courant de nos jours.

MUSINGS
RICHARD COCHRANE

...Christine Wodrascka is far more "abstract"... her modus operandi is thematic development, but here the themes are deceptively simple blocks of sound, and she's as interested in their rhythmic as harmonic characteristics. Her duet with Lopez if dynamic and chromatic, impetuous and, in one sense anyway, not terribly subtle. But Wodrascka's music isn't about subtlety, or not really anyway, and her rhythmic dynamism is what keeps you listening to these very involving performances. She's at her best when tackling her rugged lumps of material -- big dissonant chords which tremble and hammer under her fingers -- rather than quietly ruminating on the strings (as she does on one piece) or preparing the instrument. This latter is quite a mess, although an undoubtedly enjoyable one as objects ping off the strings and bounce around. That seems to be a big part of her aesthetic, and one imagines that Lopez, who likes this sort of thing, is having a ball.
Still, there's a definite jazziness at the heart of this music. Lopez, although far from a traditional free bop man, plays with a lazy swing for a gopod portion of this music, something over which both his and his partner's big, dramatic gestures can sit. The pair work together beautifully, and although the music here is somewhat mixed the high points are very, very impressive.

PARIS TRANSATLANTIC MAGAZINE October 2001 New Releases
D. WARBURTON

This fifty-minute set by percussionist Ramon Lopez and pianist Christine Wodrascka was recorded — as have been many fine albums of improvised music over recent years — at the Instants Chavirés just outside Paris in November 2000, in front of a (small?) audience whose presence we only become aware of at the end of the final track, when applause breaks out. Quite why the clapping couldn't have been edited out is something of a mystery — did the artists want to leave it in just to prove it was a club date? If so, they needn't have bothered: it's clear from the opening exchanges that this is 100% live — not because the recording is peppered with audience noise (far from it), but simply because the interaction between the players has that special sense of danger that no amount of studio takes nor overdubbing can ever capture. Lopez is an intriguing drummer, equally at home playing and teaching intricate tabla rhythms as he is thrashing it out with the likes of Charles Gayle and Ivo Perelman; if any other drummer comes to mind here, it's Han Bennink, if only for the nervous fluttery mastery of the brushwork. Wodrascka is also hard to pin down stylistically: on "Il sait mal ce qu'est la liberté" (roughly translated: "he doesn't really know what freedom is"), she moves from tight Andrew Hill-like lines to epic cluster smashes, while "Mirages" finds her jamming along with Lopez's complex meters with consummate ease. Her work inside the instrument is equally impressive, from the harpsichord-like "Ils jouent" to the zany Westminster chimes of the closing "L'heure de la danse" — just in case you thought only Sophie Agnel, among France's women pianists, was capable of imaginative prepared piano work.

J@ZZ@ROUND Nº 29 Septembre-Octobre 2001 (Belgique)
P. SCHOONBROOD

Comme précissé dans la présentation d'un nouveau label indépendant français, La Nuit Transfigurée (J@zz@round 27/2001), la pianiste Christine Wodrascka arpente les routes des musique improvisées depuis quelque temps déjà, notamment au sein d'un quartette de pianos, trop rare sur nos scènes, avec Fred Van Hove, Eddy Loosen et Christian Leroy. Alors, on ne s'étonnera donc pas de l'entendre ici en compagnie de Ramon Lopez, un percussionniste et perturbeteur de rythmes aux facettes multiples. En effet, la configuration de la batterie de Ramon Lopez traduit d'emblée une approche singulière de l'accompagnement. Son travail sur les peaux, la frappe des cymbales et des bords de caisse, explorent les interstices et les déviations possibles. Wodrascka s'inscrit évidemment dans ce détournement d'instrument. Elle nous rappelle, particulièrement sur La Nuit, Un Démon, que le piano est aussi un instrument à percussions ! Ce concert, enregistré le 22 novembre de l'année dernière, au temple des aventures improvisées, Les Instants Chavirés (Montreuil), révèle un duo au dialogue animé, se lançant tour à tour invitations et défis. Lorsque des lignes mélodiques inattendues émergent de parties totalement improvisées, le concept d'écriture immédiate trouve tout son sens et ravit nos oreilles.

CASANOVA. ALLABOUT JAZZ.COM/ITALY (Italie)
CLAUDIO "CAS"

La pianista francese Christine Wodrascka non è certamente un personaggio sovraesposto e a parte Vertical, sorprendente CD in solo per la FMP pubblicato nel 1996, di lei si conosce ben poco. Sappiamo che i fra i suoi "padrini" compaiono Fred Frith e Joelle Léandre, un'accoppiata alquanto impropria ma sicuramente stimolante, almeno quanto la musica che si ascolta in questo Aux portes du matin per la LEO Records.
Nel suo approccio alla tastiera si avverte una solida impostazione classica ma corrotta, verrebbe da dire felicemente, dal desiderio spontaneo di liberarsi da schemi rigidi e freddamente preimpostati. Una sensazione di contenuto furore espressivo accompagna le esecuzioni di queste otto tracce ed anche quando il clima è apparentemente rilassato si avverte una carica energetica inusuale. L'utilizzo in alcuni brani del piano preparato non è mai finalizzato ad una semplice ricerca coloristica ma ha una sua funzione esplicita nel creare collegamenti diretti con il peculiare stile percussivo del batterista Ramon Lopez, che dimostra notevoli affinità elettive con la pianista.
Nelle note di copertina la Wodrascka dice: "Ho voglia di adattare il piano al mio gusto; quando suono, penso ad altri strumenti come le percussioni, il clavicembalo, il sassofono, o ad un'orchestra vera e propria". Ed è esattamente questo tipo di ricerca che si evince lungo le tracce, in interventi diversificati ma esposti con perizia e senza narcisismo anche all'interno di ogni singolo brano. Chissà se Aux portes du matin riuscirà a togliere dall'ingiusto oblio la giovane musicista ed a collocarla definitivamente fra le grandi pianiste dell'improvvisazione contemporanea come, per fare solo due nomi, Marilyn Crispell o Irène Schweizer..... la stoffa c'è, e questo CD lo dimostra in pieno.

ETERO GENIO
(Italie)

... La francaise Christine Wodrascka è invence un baobab con la linfa vitale che va a concentrarsi soprattuto nel tronco. Il suo pianismo sembra voler racchiudere la furia isterica di Cecil Taylor e la glacialita sperimentale de Burton Greene, finendo con il ricordare dappresso la talentuosa Marylin Crispell. Sequenze dissonanti, tipiche della tradizione free piu cool, sono segite da vivide esplosioni solari in grado di infiammare anche l'auditorio piu ingessato. Un disco vibrante et teso alla cui riuscita resulta indispensabile il contributo di Ramon Lopez, eccellente batterista che ricordiamo autore di un ottimo disco in solitudine per la stessa Leo ("Eleven Drums Songs"); le sue sottolineature, mai banali, spostano in avanti anche i momenti in cui le mani della Wodrascka gigioneggiano sulla tastiera con la melodia et lo swing (Elle se demande si..., Aux portes du Matin e Il sait mal ce qu'est la liberté). Ma sono le risonanze de La nuit, un démon e le dissonanze (prossime al Bailey piu disarmonico) de L'heure de la danse - due branchi che la pianista risolve completamente all'interno della cassa armonica - che ci fanno guardare a "Aux Portes Du Matin" come a un piccolo capolavoro.

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